Charles Maurras et le nationalisme Le mariage contre-nature de la monarchie avec l'idéologie

Maurras a tenté toute sa vie durant de marier la monarchie avec l’idéologie nationaliste. Or, comme le libéralisme et le socialisme, le nationalisme est enfant de la Révolution et constitue pareillement une religion séculière qui exalte l’autonomie de l’homme par rapport à Dieu. Le maître de l’Action française parsème d’ailleurs son œuvre de phrases à fort relent gnostique en développant une mystique du progrès de l’homme — de la nation ou de la race — vers quelque chose de supérieur : « Le génie national correspond aux façons qui nous sont le plus naturelles et faciles de nous élever à un type supérieur d’humanité*. » [La Rédaction]

* Charles Maurras cité par le Marquis de Roux. Charles Maurras et le nationalisme de l’Action française. Éd. Grasset, 1927.


Troisième volet d’une étude consacrée aux fondements du système maurrassien :
Charles Maurras et le positivisme
Charles Maurras et l’empirisme organisateur
Charles Maurras et le nationalisme


La religion de la déesse France

Le nationalisme est une religion

En 1901, Maurras écrit à Maurice Barrès :

Comme il convient d’être dupe de quelque chose, je l’ai été et je le suis encore de cette idée de nationalisme. Elle peut remplacer le vieux juif* des philosophes déistes et tenir lieu de la déesse Humanité, chère à notre Auguste Comte1.
* Le vieux juif semble bien désigner ici Dieu le Père [Note de VLR]

Le nationalisme est une religion avec un dieu ou plutôt une déesse : la « déesse France » :

J’ai vu sur l’Acropole, jonchant la terrasse où s’élève la façade orientale du Parthénon, les débris du petit temple que les Romains, maîtres du monde, avaient élevé en ce lieu à la déesse Rome, et j’avoue que la première idée de cet édifice m’avait paru comme une espèce de profanation. En y songeant mieux, j’ai trouvé que le sacrilège avait son audace sublime.
À la beauté la plus parfaite, au droit le plus sacré, Rome savait préférer le salut de Rome, la gloire des armes romaines et, non content de l’en absoudre, le monde ne cesse de lui en témoigner de la reconnaissance. L’Angleterre contemporaine a donné des exemples de la même implacable vertu antique. Le nationalisme français tend à susciter parmi nous une égale religion de la déesse France2.

Et dans un texte de 1937, Maurras précise ce qu’il entend par les mots « nation » et « déesse » :

L’idée de nation n’est pas une nuée ; elle est la représentation en termes abstraits d’une forte réalité.
La nation est le plus vaste des cercles communautaires qui soient (au temporel) solides et complets. Brisez-le, et vous dénudez l’individu. Il perdra toute sa défense, tous ses appuis, tous ses concours. Libre de sa nation, il ne le sera ni de la pénurie, ni de l’exploitation, ni de la mort violente.
Nous concluons, conformément à la vérité naturelle, que tout ce qu’il est, tout ce qu’il a, tout ce qu’il aime est conditionné par l’existence de la nation : pour peu qu’il veuille se garder, il faut qu’il défende coûte que coûte sa nation.
Nous ne faisons pas de la nation un dieu, un absolu métaphysique, mais tout au plus, en quelque sorte, ce que les Anciens eussent nommé une déesse.
Nous observons que la nation occupe le sommet de la hiérarchie des idées politiques. De ces fortes réalités, c’est la plus forte, voilà tout.
Subsumant tous les autres grands intérêts communs et les tenant dans sa dépendance, il est parfaitement clair que, en cas de conflit, tous ces intérêts doivent lui céder, par définition : lui cédant, ils cèdent encore à ce qu’ils ont de plus général3.

Dans ce passage Maurras semble donc atténuer la portée de la signification qu’il faut attribuer au mot « déesse » : il ne fait pas de la nation un dieu — ce n’est ni le Dieu des métaphysiciens, ni un Dieu révélé — mais seulement une déesse à la manière antique. Cependant rappelons que Maurras est agnostique, il ne croit pas en Dieu, donc en réalité seule demeure « la déesse de la Patrie »4, la déesse France avec son culte.
Laissons au pape Pie XI (en fait au futur Pie XII qui a rédigé l’Encyclique), le soin de juger de tout ceci :

Quiconque prend la race, ou le peuple, ou l’État, ou la forme de l’État, ou les dépositaires du pouvoir, ou toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine — toutes choses qui tiennent dans l’ordre terrestre une place nécessaire et honorable, — quiconque prend ces notions pour les retirer de cette échelle de valeurs, même religieuses, et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l’ordre des choses créé et ordonné par Dieu : celui-là est loin de la vraie foi en Dieu et d’une conception de la vie répondant à cette foi5.

Explication : l’erreur métaphysique d’une nation substance

Maurras ne distingue jamais race, nation et Cité, et il attribue à cet ensemble une volonté propre :

Mais une race, une nation, sont des substances sensiblement immortelles ! Elles disposent d’une réserve inépuisable de pensées, de cœurs et de corps. Une espérance collective ne peut donc pas être domptée6.

Il y a ici une erreur métaphysique : on assimile la nation à une substance alors qu’elle n’est qu’un accident. Expliquons : un accident est un être qui a besoin d’un autre être pour exister, un être qui n’existe pas par soi.
– La couleur blanche est un accident, elle n’existe pas par soi, elle a besoin d’une substance pour exister (on n’a jamais vu la couleur blanche exister toute seule : c’est cet homme qui est blanc, c’est ma chemise qui est blanche).
– De même, la nation est un accident, car elle a besoin d’une substance — au moins d’un homme — pour exister : la nation Mohican existait tant que son dernier représentant vivait, puis disparût à sa mort.
Dans l’ordre de l’Être la nation est inférieure à l’homme car l’homme est une substance et la nation un accident. Remarquons cependant pour ne point tomber dans l’individualisme libéral, que dans l’ordre de l’Agir, dans l’ordre moral, la cité est supérieure à l’homme comme le tout est supérieur à la partie. La nation de Maurras, ainsi affublée d’une existence par soi, d’une volonté, d’une intelligence, d’une âme qui « espère », devient plus grande que l’homme dans l’ordre de l’Être. Nous comprenons maintenant pourquoi, dans cette conception, la nation peut légitimement jouer le rôle du « Grand-Être » et faire l’objet d’une religion et d’un culte.

Le Génie national ou l’âme de la nation

La naissance de la « substance » nation française

En 1902, l’article Deux témoins de la France paru dans Minerva décrit ainsi la naissance de nation française :

De l’union violente de la Gaule avec Rome date, au sens organique du mot, notre conception. Avant ce grand évènement, les traits du génie national ne sont ni assemblés, ni même tous présents : aussitôt après, la figure se dessine, embryonnaire mais complète, il ne lui manque que son nom, quand l’invasion franque se fait.
Religion, langue, civilisation, administration, unité, tout jaillit comme un sang généreux du cœur romain de la France7.

Ces phrases très fortes montrent combien Maurras personnifie la France :
– Elle est conçue par une union organique, charnelle : celle de la Gaule et de Rome.
– À sa conception, elle reçoit une âme, le génie national, et forme dès lors un être complet.
– Elle est baptisée à l’occasion de l’invasion franque.
Or, cette nation unique et primitive porteuse d’une identité homogène n’a jamais existé. Au temps de Clovis cœxistaient plusieurs peuples très hétérogènes : Gallo-Romains, Burgondes, Alamans et Francs. La royauté est le seul ciment d’une unité qu’aucune communauté identitaire ne déterminait a priori. Et le même processus vaut pour l’ensemble des peuples européens. Dans Les origines Franques8, l’historien allemand Karl-Ferdinand Werner montre que les ethnogenèses qui s’opèrent lentement entre le VIIe et le XIe siècles sont la résultante, non voulue pour elle-même, de l’organisation mérovingienne et carolingienne du territoire en regna. Clovis est le fondateur de l’identité franque, tandis que Charlemagne suscite une identité catalane à partir de la Marche d’Espagne et réalise par la conquête une unité saxonne inédite. Même la Bretagne est une fondation de Louis le Pieux réalisée par le haut par le biais du missaticum confié à Nominoë à partir d’un substrat hétérogène encore actuel (Haute et Basse Bretagnes).
La contre-épreuve est fournie par les nombreux cas de peuples dont l’intégration politique ne s’est pas réalisée, sinon par intermittence, et qui peinent à se définir aujourd’hui comme une nation en dépit d’une réelle cohérence culturelle :
– les Wallons/Picards ;
– les Souabes d’Alémanie : Alsace, Suisse alémanique, Souabe d’Allemagne ;
– les Occitans : Catalogne, Languedoc ;
– les Lombards : Tessin et Grison Suisses, Italie du Nord.
Ne laissons pas croire non plus que l’idée de « nation unique » qui émerge au XVIIIe siècle serait l’aboutissement historique d’un processus unitaire de nationalismes régionaux : il s’agit d’un concept politique forgé par les parlementaires qui réclament un partage du pouvoir et auquel Louis XIV a répondu par avance :

La nation ne fait pas corps en France ; elle réside tout entière dans la personne du roi9.

Autrement dit : la nation n’est pas un corps politique, ni un corps naturel, pas même un corps intermédiaire, elle n’a pas d’existence propre, ce n’est pas une substance, mais seulement un accident. Une identité collective, réelle ou rêvée, ne saurait constituer le fondement d’une quelconque légitimité politique. Louis XV le rappelle lui aussi aux parlements frondeurs :

les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens, et ne reposent qu’en « mes mains10. »

La nation maurrassienne plaquée artificiellement sur l’histoire est donc un anachronisme, un mythe — le même que celui de l’historien républicain Ernest Lavisse, son contemporain — mais c’est un mythe nécessaire pour remplacer la transcendance d’un Dieu créateur. Maurras a d’ailleurs du mal à définir cette nation qu’il identifie tantôt au peuple, à la race, au territoire, à la Cité (en tant que communauté politique), voire même à l’armée — institution à laquelle les maurrassiens vouent un véritable culte, observe Jean de Viguerie dans Les deux patries (p150).

Les institutions sont l’expression du génie national

Le développement précédent montre que l’institution est première chronologiquement ; elle permet à des monarques fidèles et soumis à ses lois, de construire peu à peu un pays en agrégeant plusieurs peuples et en les faisant cœxister. Au fil du temps une certaine homogénéité peut apparaître et ainsi donner naissance à une nouvelle culture commune. Pour Maurras, au contraire, « la » nation, « la » race est première : l’institution n’est que le fruit de son « génie propre », de son « Intelligence », ce qui le conduit logiquement à accorder une légitimité aux assemblées révolutionnaires ; en effet ne sont-elles pas, elles-aussi, l’expression du « génie national » ?

Puissent les gouvernements républicains d’aujourd’hui s’inspirer du grand modèle de réalisme donné par les conventionnels dans la conduite de la guerre et les affaires extérieures11.

Nous saluons les Carnot, les Cambon et tous les membres de la Convention qui réussirent le sauvetage de la Patrie12.

La nation, substance immortelle, subsiste donc quel que soit le régime politique.

Immanence du Génie national

Pour Maurras la civilisation française est la plus achevée et le fruit du génie national, de la « volonté collective de nos ancêtres » dont le pouvoir est toujours latent :

L’histoire universelle ne cite pas de trésor intellectuel et moral qui puisse être égalé à l’ensemble des faits acquis et des forces tendues représenté par la civilisation de la France.
La masse énorme des souvenirs, le nombre des leçons de raison et de goût, l’essence de la politesse incorporée au langage, le sentiment diffus des perfections les plus délicates, cela nous est presque insensible, à peu près comme l’air dans lequel respire et va notre corps. Nous ne saurions nous en rendre compte.
Cependant nul être vivant, nulle réalité précise ne vaut l’activité et le pouvoir latent de la volonté collective de nos ancêtres13.

Le génie national se communique aux nationaux et peut leur permettre de se hisser vers le divin :

Le génie national correspond aux façons qui nous sont le plus naturelles et faciles de nous élever à un type supérieur d’humanité14.

Notons l’aspiration toute gnostique de cette dernière phrase : celle d’un homme insatisfait de sa nature actuelle et qui entend s’élever dans l’échelle des êtres. Dans l’approche nationaliste, le génie national est latent dans le cœur de chacun comme une partie de son être propre ; il est à la fois :
– immuable, c’est-à dire trans-historique : présent dès la conception il est transmis intégralement de générations en générations.
– inaliénable : si des influences extérieures, toujours artificielles, peuvent le mettre en sommeil ou l’empêcher de se révéler, elles sont en revanche dans l’incapacité de l’éliminer.
– irréfragable : il ne saurait être renié ou récusé par ses porteurs.
Le nationalisme constitue de ce fait une expression particulière de la doctrine proprement gnostique de l’immanence de la divinité dans l’homme. Pour réveiller l’Intelligence, pour manifester le Génie national, la mission des nationalistes consiste à révéler à leurs compatriotes la parcelle divine qui sommeille en eux, la parcelle de la « déesse France ». Remarquons par ailleurs que ce caractère déterministe et immanent du concept de nation chez les nationalistes s’oppose à celui, tout aussi moderne et artificiel, mais volontariste, de la nation-contrat de Rousseau.

Le nationalisme ou l’excellence native

L’immanence développe forcément chez le nationaliste un certain pharisaïsme :
– l’excellence native de sa nation propre ne fait aucun doute.
On est bon par soi, on naît bon du fait de naître Français.
– La nation s’identifie à l’universel, à l’Humanité elle-même :

Il nous faut propager la culture française non seulement comme française, mais encore comme supérieure en soi à toutes les autres cultures de l’Univers.
La France a hérité de Rome et d’Athènes les caractères de la présidence et de la royauté, par rapport au reste des peuples civilisés. Il convient donc à des nationalistes complets de lui donner des titres que l’antique Rutillius décernait à la patrie : « Roma pulcherrima rerum » (Rome est la plus belle des choses NDLR).
Donc, en recommençant l’énumération par la fin :
– préséance de la culture française et de la tradition française ;
– identité de l’humanité et de la France, de la civilisation et de la France, de la cité du monde et de la France ;
– définition de l’héritage français, théorie de la France conçue comme dépositaire et continuatrice de la raison classique, de l’art classique, de la politique classique et de la morale classique, trésors athéniens et romains qui font le cœur, le centre de la civilisation ;
– opposition profonde des théories protestantes et révolutionnaires avec ce legs sacré ;
– caractère hébraïque, anglo-saxon, helvétique de ces théories de liberté, d’égalité et de justice métaphysiques ;
– leur caractère de désordre, d’incohérence et, si l’on va un peu profondément, d’absurdité15.

Le texte précédent pourrait fort bien constituer le credo des nationalistes français. Le maurrassien Jean Madiran, ne déclare-t-il pas dans un numéro de la revue de l’Institut Civitas

S’il y a un nationalisme qui est consubstantiel à l’universalité naturelle et surnaturelle, c’est bien le nationalisme à la française. Encore faut-il se souvenir que, selon l’observation de Jules Monnerot, il n’est de nationalisme que d’une nation16.

Analysons le sophisme :
– Quand Jean Madiran dit que le nationalisme français « est consubstantiel à l’universalité naturelle et surnaturelle », il réduit l’universel au particulier et érige le particulier en universel avec un terme métaphysique et religieux très fort : « consubstantiel » est un mot construit au Concile de Nicée pour signifier l’identité de substance divine entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
– Par ailleurs, en précisant qu’« il n’est de nationalisme que d’une nation », il reconnaît que chaque nationalisme est différent dans son essence et a son évolution propre.
– Donc seul le nationalisme français, seule la nation française, seul le Français peut prétendre à l’archétype de l’humanité — rôle dévolu dans le christianisme au Christ seul.
En filigrane, on reconnaît toujours cette même erreur métaphysique d’une nation substance, quasi rédemptrice car possédant les attributs divins.

Le concept de génie national emprunté au philosophe allemand Herder

En réalité, et sans l’avouer, Maurras emprunte, via Ernest Renan (dans La réforme intellectuelle et morale), le concept de « génie national » ou « Volksgeist » du philosophe allemand Herder dans sa maîtresse œuvre Pour une autre philosophie de l’Histoire (1774). L’historienne Ariane Chebel d’Appolonia résume ainsi la pensée de Herder :

Sur la base de la défense des traditions nationales, Herder élabore une philosophie de l’histoire selon laquelle la communauté a une essence qui lui est propre et qui constitue la base de sa culture. Cette association historiciste du devenir national — l’idée que l’évolution historique de la nation obéit à des lois fondées sur la nature des choses — et de l’antirationalisme, constitue le point nodal de toute la réflexion de Herder. Dans cette optique, la finalité de chaque nationalité n’est pas de tendre vers l’universalité, mais au contraire de poursuivre, à l’abri des influences qui pourraient altérer la pureté de l’esprit national, un processus continu de différenciation. Xénophobe dans ses fondements, l’analyse de Herder développe la notion d’un noyau identitaire, source de la cohérence interne de la nation, et dont les référents sont essentiellement psycho-culturels. Le système culturel d’un peuple est pour lui une structure de perception-interprétation du monde, d’où l’intérêt qu’il porte au langage en tant qu’expression de la puissance et de la beauté du génie national. Cette approche irrationnelle de l’identité collective porte en germe la dérive nationaliste17.

Avec sa conception d’une nation/personne, substance douée dès l’origine d’une identité complète, d’une intelligence et d’une volonté propres, Maurras se pose donc en disciple inattendu de Herder, ce qui ne manque pas de piquant pour un germanophobe. Cet éclairage permet aussi de mieux comprendre la critique ethno/littéraire à laquelle Maurras se livre sur les œuvres de femmes écrivains de la fin du XIXe siècle. Tout en leur reconnaissant un certain talent, après une démonstration laborieuse, il leur reproche, moins l’immoralité de leurs œuvres que leur individualisme, leur manque d’esprit national. La faute au romantisme :

[…] le romantisme, dans son rapport avec nos âges littéraires, se définit par un arrêt des traditions dû à l’origine étrangère des auteurs et des idées qu’ils mettent en œuvre18 […]

Pour expliquer le caractère « romantique » des œuvres Maurras s’ingénie donc à trouver des influences étrangères dans les écrits et dans la vie de ces femmes.
RENÉE VIVIEN
Dans sa Sapho, libre interprétation des vers de Sapho la poétesse grecque du VIIe siècle av. J.C. :

Renée Vivien soutient qu’elle réincarne la grande lesbienne : ses chants ne sauraient donc être sans concordance avec les vrais chants de Sapho.
[…] le style de cette transposition française ne manque pas de finesse, ni même de pureté.
Que manque-t-il donc ? La patrie.
On aura défini ce défaut, en disant que ce sont des bords de la Méditerranée vus et rendus par une fille de l’Océan19.

En effet :

Renée Vivien est une étrangère, pétrie de races différentes, née de climats aussi divers que le Sud et le Nord20.

LUCIE DELARUE
Quant à Lucie Delarue, elle a malencontreusement épousé le Dr Mardrus, certes lettré, mais oriental d’origine égyptienne :

En devenant Mme Mardrus, Mlle Lucie Delarue est un peu sortie de nos races21.

CONCLUSION SUR CES ÉCRIVAINS
Maurras approuve alors un critique nationaliste qui reproche à ces « métèques indisciplinées » de « bénéficier des avantages français, mais de ne point accepter la discipline nationale »22, pour conclure par cette généralisation :

depuis que l’influence française diminue et qu’elle procède d’un génie moins pur, la barbarie universelle n’a pu que s’accroître23.

Ailleurs il dit encore :

Depuis un siècle environ, tandis que décroissait l’intelligence nationale, il est certain que la sensibilité fit chez nous d’inquiétant progrès24.

Maurras constate bien une décadence de la société mais il l’attribue à la corruption du génie national par une Révolution réduite au seul individualisme libéral, ou « romantisme », forcément d’origine étrangère. Il ignore que nationalisme et libéralisme ont en commun la négation de la transcendance d’un Dieu créateur, autrement dit la négation du droit divin. Il ne voit pas que la civilisation traditionnelle et son ordre naturel harmonieux sont les fruits de cette transcendance et que la décadence résulte précisément de son abandon.

Le nationalisme et sa dérive raciste

Comme une démonstration cocasse de l’absurdité du nationalisme, Maurras le retourne contre l’Allemagne, patrie de Herder l’inventeur du concept de « génie national », et dans des termes résolument racistes :

La distinction que l’on cherche à introduire entre les peuples allemands et les castes ou les dynasties qui les dirigent est plus que faible. L’État teuton est l’expression de la nature, de la situation, de l’intelligence et de la volonté teutonnes, ni plus, ni moins25.

Que peut-on attendre des institutions politiques de ce pays forcément limitées par le génie national obtus et barbare de l’Allemagne ?

C’est la barbarie allemande qui déferle une fois de plus sur l’Occident… il est bien évident que la race allemande prise en corps était incapable de promotion. Son essence profonde, sa destinée originelle était de s’enivrer comme d’un vin grossier des fumées de la force pure26.

Plus tard il dit encore :

Exception faite pour quelques grands Germains, candidats à l’humanité, qui ne laissèrent qu’une rare descendance, l’apogée naturel de ces romantiques-nés se reconnut toujours au même goût de la domination. L’orgueil butor, tiré d’un cas d’infériorité obtuse, exprime à merveille l’épaisseur et la présomption d’une race27.

Nationalisme et institution monarchique

Le problème de la transcendance

Comme Comte, et pour maintenir un ordre garant du progrès de l’Humanité, Maurras ambitionne de constituer une autorité, une monarchie mais sans la transcendance d’un Dieu créateur. Or l’historien du droit Guy Augé donne de la monarchie la définition suivante :

Qu’est-ce que la monarchie, en première approximation ? C’est, substantiellement, ce régime qui légitime son autorité sur une transcendance, sur la primauté du spirituel. La monarchie, pour peu qu’elle ait un sens profond, repose sur une mystique d’origine surhumaine28.

Ce que confirme la philosophe Hannah Arendt :

La source de l’autorité dans un gouvernement autoritaire [un gouvernement traditionnel (note de VLR)] est toujours une force extérieure et supérieure au pouvoir qui est le sien ; c’est toujours de cette source, de cette force extérieure qui transcende le domaine politique, que les autorités tirent leur « autorité », c’est-à-dire leur légitimité, et celle-ci peut borner leur pouvoir29.

En effet, un régime monarchique traditionnel fonde sa légitimité sur la transcendance :
sur la transcendance du droit naturel, autrement dit la reconnaissance d’un ordre, d’une nature humaine indépendants de la volonté humaine, auquels le monarque doit lui-même se soumettre pour être obéi.
sur la transcendance du droit divin, qui reprend le droit naturel avec en plus la reconnaissance publique du Dieu créateur de cet ordre, de cette nature humaine.

Nationalisme et droit divin

Si le droit divin n’existe pas, autrement dit, si la souveraineté ne peut venir d’un Dieu qui n’existe pas, la seule solution est qu’elle vienne de la nation elle-même, et Maurras ne peut que le concéder :

Le principal bienfait d’une propagande monarchiste établie sur le Salut public est d’identifier, au-dessus des partis concurrents, des confessions rivales, au-dessus de tout ce qui divise, l’identité du principe royal et du principe national. Plus nous y réfléchissons, moins nous pensons qu’il y ait lieu de regretter cette œuvre de fusion entreprise et menée par les hommes de l’Action française
Cela fait, il faut aussi garder la France, mais par des moyens appropriés, dont nul autre que les Français ne sont juges, nulle souveraineté n’étant constituée, contre la souveraineté populaire, dont il faut bien atténuer ou limiter les dégâts30.

Dans un autre texte, Maurras est encore plus explicite :

Le citoyen français abandonnera par un « fidéicommis » solennel et irrévocable à la branche survivante de la famille Capétienne l’exercice de la souveraineté.
Par là, l’autorité se reconstituera au sommet de l’État.
Le pouvoir central sera délivré des compétitions des partis, des assemblées, des caprices électoraux : l’État aura son libre jeu31.

Maurras réaffirme ici que la nation est bien le dépositaire ultime de la souveraineté mais en confie l’exercice à une dynastie.
Si le citoyen abandonne sa souveraineté à un roi, c’est uniquement en raison de l’impossibilité pratique d’exercer son propre pouvoir :

En résumé, l’État, représenté par le pouvoir royal dans toutes les hautes et lointaines questions de politique générale qui échappent à la compétence et à la réflexion des particuliers, sera rétabli dans ses droits naturels et rationnels, qui sont l’Indépendance et l’Autorité.
Le citoyen les lui abandonnera d’autant plus volontiers que, étant lui-même dans l’impossibilité d’exercer ces pouvoirs nécessaires, il est aujourd’hui le premier à souffrir, dans sa fortune aussi bien que dans sa fierté, de l’absence de protection et de direction nationale32.

Dans ce système, le roi est le représentant du peuple, de la nation :

Voilà pourquoi nous demandons le pouvoir souverain non pour un homme, non pour un peuple, mais pour une famille représentante de ce peuple et elle-même représentée par un homme33.

On retrouve ici la théorie de la représentation du révolutionnaire Sieyès dans Qu’est-ce que le Tiers-État publié en 1788, avec cette différence que la représentation nationale n’est plus assurée par une assemblée de députés issus des élections, mais confiée de manière permanente à une dynastie … nationale.
Sur le fond, la monarchie maurrassienne est totalement compatible avec l’article III de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément34.

À l’encontre de la doctrine traditionnelle qui affirme que la souveraineté procède de Dieu dont le Roi est le lieutenant, Maurras imagine donc une restauration de la monarchie par la volonté populaire.
Certes Maurras est opposé à l’exercice direct de la souveraineté par le peuple et à la théorie de la volonté générale établie par Rousseau, ceci en raison d’une incompétence aggravée par une instabilité qui conduisent à l’anarchie.
En revanche, l’origine de la souveraineté du roi réside bien dans un acte primitif et fondateur de la volonté populaire (ou nationale) en faveur du roi, fût-elle inspirée par la raison et l’intérêt public dont seul le peuple est juge. Ce contrat originel ne semble qu’une application de celui imaginé par Thomas Hobbes dans le Léviathan en 1651.
On est loin des enseignements que le cardinal de Richelieu prodiguait au roi dans son Testament politique :

Dieu étant le Principe de toutes choses, le souverain Maître des Rois, et celui seul qui les fait régner heureusement, [si Votre Majesté] ne suit les volontés de son Créateur, et ne se soumet à ses lois, elle ne doit point espérer de faire observer les siennes, et de voir ses sujets obéissants à ses ordres.
[…] Le règne de Dieu est le principe du gouvernement des États35.

Relevons encore un paradoxe : en attribuant l’origine de la souveraineté au peuple, Maurras se fait l’héritier des théories de ce protestantisme qu’il exècre tant par ailleurs. En effet Louis de Bonald remarque quelques dizaines d’années auparavant :

Deux opinions sur la première et la plus fondamentale des questions sociales, la souveraineté, partagent les politiques modernes.
– Les catholiques la placent en Dieu, c’est-à-dire dans les lois naturelles conformes à la volonté et constitutive de l’ordre social, lois dont l’hérédité du pouvoir, sa masculinité, sa légitimité et son indépendance sont les premières et les plus naturelles.
– Les protestants et ceux qui suivent leurs doctrines, la placent dans le peuple et dans les lois qui sont l’expression de ses volontés, et qui constituent un ordre ou plutôt une apparence de société tout à fait arbitraire, sans hérédité de pouvoir, sans légitimité, sans indépendance.
[…] la souveraineté du peuple est la négation de la souveraineté de Dieu, l’athéisme politique et social36 […]

Nationalisme et droit naturel

Dans la monarchie traditionnelle, les lois de l’institution — ou Lois Fondamentales du Royaume de France sont considérées comme une expression de la loi naturelle. En effet, ce sont elles qui assurent la pérennité du bien commun par delà les vicissitudes de la vie humaine, les limites, les faiblesses, les erreurs mêmes du monarque. En particulier, à la mort du Roi, elles garantissent l’unité de la paix en désignant sans ambiguïté la nouvelle autorité qui ne dépend donc plus d’un choix humain. Bien des convoitises, des coteries et des luttes pour la conquête du pouvoir sont ainsi épargnées au Pays et la transmission de la souveraineté peut s’effectuer en douceur.
À leur propos, Torcy, ministre de Louis XIV, résume bien la conviction générale de l’Ancienne France :

La loi de succession est regardée comme l’ouvrage de celui qui a établi toutes les monarchies et nous sommes persuadés, en France, que Dieu seul la peut abolir37.

Maurras, pour qui la souveraineté vient de la nation, ne considère pas la loi de succession comme intangible et le citoyen peut l’abroger en désignant telle ou telle famille pour régner.

Le citoyen français abandonnera par un « fidéicommis » solennel et irrévocable à la branche survivante de la famille Capétienne l’exercice de la souveraineté31.

Ce n’est plus la Loi qui désigne le roi qui exerce l’autorité au nom de Dieu, mais le citoyen qui désigne la famille qui doit exercer le pouvoir en son nom. D’ailleurs, de même que Machiavel prétendait que la vertu d’un prince pouvait s’opposer à son intérêt et à celui de l’État, pareillement, Maurras prétend que les Lois Fondamentales du Royaume peuvent s’opposer au bien de la nation :

Le droit dynastique était incontestablement avec le Duc de Bordeaux, les forces légitimistes lui appartenaient à coup sûr. Cela veut-il dire que Louis-Philippe ait été un usurpateur ? C’est ce que j’ai déclaré plus que douteux à mon sens. Car, nommé Lieutenant-général du royaume par le vieux roi Charles X, Louis-Philippe conçut tout aussitôt sa tâche comme celle d’un Régent…. Le règne fut illégitime. Mais il ne fut pas usurpé, puisque le souverain légitime était en fuite et que la révolution, maîtresse de Paris, devait être matée, matée à tout prix, comme la France sauvée, sauvée à tout prix38.

Le droit dynastique n’est donc plus la condition nécessaire de la pérennité du bien commun, la nation a sa vie propre dont la préservation est l’unique impératif politique. Mais laissons à Louis XV le soin de répondre à Charles Maurras — en réalité, le Roi s’adressait aux Parlements qui prétendaient, eux-aussi, représenter une nation personnifiée, douée d’une volonté propre distincte de celle du monarque :

Entreprendre d’ériger en principes des nouveautés si pernicieuses, c’est […] méconnaître les véritables lois fondamentales de l’État, comme s’il était permis d’oublier
– que c’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ; […]
– que l’ordre public tout entier émane de moi : que j’en suis le gardien suprême ;
– que mon peuple n’est qu’un avec moi,
– et que les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens, et ne reposent qu’en « mes mains ».
[…] Enfin, ce spectacle scandaleux d’une contradiction rivale de ma puissance souveraine me réduirait à la triste nécessité d’employer tout le pouvoir que j’ai reçu de Dieu, pour préserver mes peuples des suites funestes de telles entreprises39.


Conclusion

La monarchie maurrassienne est d’une autre nature que la monarchie traditionnelle et ces deux monarchies sont inconciliables. La monarchie de la Constitution de 1791 — qui fut une tentative de conciliation des deux principes — échoua lamentablement au bout de quelques mois seulement. En effet, comment Louis XVI qui avait reconnu institutionnellement la souveraineté de Dieu lors de son sacre, pouvait-il par ailleurs assumer son serment de fidélité à la Constitution qui proclamait la souveraineté de la nation ? Si Léon XIII, par le Ralliement de 1892, convertit énormément de catholiques au régime républicain moderne bien que celui-ci niât expressément dans sa constitution le droit divin, une frange importante résistait aux injonctions pontificales et restait royaliste. Maurras réussit le tour de force d’un ralliement de cette frange à la Modernité en dénaturant la monarchie par une doctrine prétendument scientifique qui visait d’abord, nous l’avons vu, à remplacer le droit divin. Malgré cette approche soi-disant rationnelle de la monarchie, il ne put se passer du droit divin qu’au prix de trois actes de foi, générant trois cultes, trois religions selon les propres termes de Maurras :
– l’acte de foi positiviste en une « déesse Humanité » en devenir,
– l’acte de foi de l’Empirisme organisateur en la « déesse Raison »,
– l’acte de foi nationaliste en la « déesse France ».
Le grand historien anglais Arnold Toynbee résume ainsi semblable démarche :

Étant donné que l’homme ne peut vivre sans religion, quelle qu’en soit la forme, le recul du christianisme en Occident a été suivi par la montée de religions de remplacement sous la forme des idéologies post-chrétiennes — le nationalisme, l’individualisme et le communisme40.

À l’instar du libéralisme (l’individualisme) et du socialisme, le nationalisme maurrassien se présente aussi comme une idéologie fille de la Révolution ; il en a en effet toutes les apparences et les prétentions que relève un François Furet :

[L’idéologie est] un système d’explication du monde à travers lequel l’action politique des hommes a un caractère providentiel, à l’exclusion de toute divinité41.

L’amour légitime de tout être humain pour son pays ne saurait se confondre avec le nationalisme. Un pays n’est pas une personne, il y a véritablement escroquerie à lui attribuer une volonté et une âme — qui plus est immortelle. Ce qui anime l’ancienne France, son principe organisateur, sa forme pour parler comme les métaphysiciens, est… son prince, ou plutôt son institution. En ce temps, l’amour du pays se confond avec l’amour du roi :
– l’amour de cette figure de Dieu sur Terre, son lieu-tenant et son auxiliaire, qui tire et conserve son autorité de sa fidélité au projet divin,
– l’amour de cette incarnation de l’institution qui garantit le bien commun.
C’est la raison pour laquelle depuis Henri V, chaque successeur désigné par les Lois Fondamentales du Royaume ne cesse de réaffirmer : « Ma personne n’est rien, mon principe est tout ». Ce n’est qu’à la Révolution que naissent politiquement les idéologies et leur culte de l’homme. L’idéologie nationaliste est le culte que le citoyen se rend à lui même en prétendant être bon par soi, du seul fait d’appartenir à sa nation. La nation devient alors rédemptrice, Dieu n’est plus nécessaire et elle le remplace. Malgré les haines que les idéologies se vouent les unes aux autres, il y a donc, par nature, moins de différence
– entre un nationaliste — fût-il monarchiste — et un libéral ou un socialiste,
– qu’entre un nationaliste et un tenant de la monarchie traditionnelle, la monarchie de droit divin.
Aussi est-il difficile de comprendre ces catholiques qui s’engagent dans des partis politiques tous inféodés à une idéologie. En particulier, les partis nationalistes qui — en rassemblant actuellement dans un œcuménisme dévoyé néopaïens, nationalistes révolutionnaires, identitaires disciples d’Evola ou de Guénon —, n’ont jamais cessé d’instrumentaliser les catholiques de tradition ; Maurras nous en a donné la raison : ces derniers fournissent des troupes qui « POSSÈDENT UNE DISCIPLINE DU PLUS GRAND PRIX ». La méthode est bien rodée avec toujours les mêmes slogans mobilisateurs :
– « la patrie est en danger » selon le mot de Danton qui en appelle à l’union nationale pour sauver la Révolution et légitimer la Terreur (les massacres de septembre).
– « laissons pour le moment le droit divin, il est urgent de faire l’unité de tous les défenseurs de la nation. »
Or parmi les nationaux-catholiques, ceux qui du bout des lèvres évoquent encore la doctrine du Christ-Roi, n’y croient plus vraiment. En effet, s’est-elle jamais concrétisée hors de la monarchie traditionnelle ? À la manière moderniste ils finissent par la considérer comme une thèse à reléguer au rang des abstractions. En revanche l’hypothèse, le compromis nationaliste, les amène en pratique à l’apostasie du droit divin et à hurler avec Maurras et les autres modernes : « NOUS NE VOULONS PAS QU’IL RÈGNE ! »

Marc Faoudel et Alexis Witberg

  1. Maurice Barrès, Charles Maurras. La République ou le Roi, correspondance inédite 1888-1923, Plon, 1970, p. 323.
  2. Charles Maurras, Le Soleil, 2 mars 1900.
  3. Charles Maurras, Revue d’Action française, 1901. Repris dans Nos raisons pour la Monarchie contre la République, 1925. Mes Idées politiques, 1937.
  4. Charles Maurras, Op. cit., p. 217, Mademoiselle Monk.
  5. Pie XI, in Mit brennender Sorge, Encyclique contre le nazisme.
  6. Charles Maurras, Op. cit., p. 35, L’avenir de l’Intelligence.
  7. Charles Maurras, art. « Deux témoins de la France », Minerva, 15 avril 1902, Tome.I. p. 538.
  8. Karl-Ferdinand Werner, Les origines Franques, Histoire de France, sous la direction de Jean Favier, Tome 1, Fayard, Paris, 1992.
  9. Manuscrit d’un cours de droit public de la France, composé pour l’instruction du duc de Bourgogne ; citation faite par Lemontey, Œuvres complètes, t. V, p. 15.
  10. Procès-verbal du lit de justice du 3 mars 1766. — Mercure historique de mars, p. 174-181. cité par J.C.L. Simonde de Sismondi, Histoire des Français, tome XXIX, Treuttel et Würtz libraires, Paris, 1842, p. 360-364.
  11. Charles Maurras, Action française, 3 septembre 1914.
  12. Charles Maurras, Action française, 11 septembre 1914.
  13. Charles Maurras, Op. cit., p. 152, Le Romantisme féminin. Madame de Régnier.
  14. Charles Maurras cité par le Marquis de Roux. Charles Maurras et le nationalisme de l’Action française. Éd. Grasset, 1927.
  15. Charles Maurras, Intelligence et Patriotisme, 1903, repris dans l’Almanach d’Action française, 1923.
  16. Jean Madiran cité par la Revue Civitas. La France (1) Actualité du nationalisme no20, juin 2006, article De l’emploi légitime du mot nationalisme dans le vocabulaire catholique (extraits)
  17. Ariane Chebel d’Appolonia, L’extrême droite en France de Maurras à Le Pen. Éditions Complexe, 1999.
  18. Charles Maurras, Op. cit., p. 181, Le Romantisme féminin. Leur principe commun.
  19. Charles Maurras, Op. cit., p. 137-138, Le Romantisme féminin, Renée Vivien.
  20. Charles Maurras, Op. cit., p.132, Le Romantisme féminin, Renée Vivien.
  21. Charles Maurras, Op. cit., p. 181, Le Romantisme féminin, Leur principe commun.
  22. Charles Maurras, Op. cit., p. 181-182, Le Romantisme féminin, Leur principe commun.
  23. Charles Maurras, Op. cit., p.181, Le Romantisme féminin, Leur principe commun.
  24. Charles Maurras, Op. cit., p. 284. Trois idées politiques, Note III, Les déistes.
  25. Charles Maurras, Action française, 4 août 1914.
  26. Charles Maurras, Action française, 5 août 1914.
  27. Charles Maurras, Dictionnaire politique et critique, 1932.
  28. Guy Augé, Qu’est-ce que la monarchie ? , in La Science Historique, printemps-été 1992.
  29. Hannah Arendt, La crise de la culture, Folio Essais, p. 130.
  30. Charles Maurras, Journal L’action française, 3 décembre 1937 (source en ligne Gallica) cité également par Jacques Prévotat in L’Action française, Que sais-je ? PUF, Paris, 2004 p. 87.
  31. Charles Maurras, Petit manuel de l’Enquête sur la monarchie. Bibliothèque des œuvres politiques, Versailles, 1928, in Appendices Le Régime royal, p. 212-213 (note p. 212)
  32. Charles Maurras, Petit manuel de l’Enquête sur la monarchie. Bibliothèque des œuvres politiques, Versailles, 1928, in Appendices Le Régime royal, p. 214.
  33. Charles Maurras, Petit manuel de l’Enquête sur la monarchie. Bibliothèque des œuvres politiques, Versailles, 1928, in Appendices Le Régime royal, p. 218.
  34. Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, Art. III.
  35. Richelieu cité par Stéphane Rials, Le testament politique du grand cardinal, revue Mémoire, NoIII, Paris, 1985, Institut des Sciences Historique, p. 74-75.
  36. Louis de Bonald. Réflexions sur la Révolution de Juillet 1830 et autres inédits. Éd. DUC/Albatros, 1988, p. 79-80.
  37. Jean-Baptiste Colbert de Torcy cité par Th. Derisseyl in Mémoire sur les droits de la maison d’Anjou à la couronne de France, Fribourg, 1885.
  38. Charles Maurras, Action française, 4 juillet 1941.
  39. Louis XV, Procès-verbal du lit de justice du 3 mars 1766. — Mercure historique de mars, p. 174-181, cité par J.C.L. Simonde de Sismondi, Histoire des Français, tome XXIX, Treuttel et Würtz libraires, Paris, 1842, p. 360-364.
  40. Arnold Toynbee cité par Jean-Pierre Sironneau, Sécularisation et religions politiques, 1982, Paris, Mouton Publisher, p. 206.
  41. François Furet, Le passé d’une illusion, Éd. Livres de poche 1995, p. 17.
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