Du légitimisme à la légitimité, par Guy Augé (1975) La légitimité ou la clef du problème politique

Ainsi parle Guy Augé : « L’entente sur l’essence même de la légitimité est la clef du problème politique, et pas seulement du problème monarchique. La légitimité traditionnelle est celle qui, scrutant l’ordre naturel, sait reconnaître sa relation au sacré et au divin, parce que la destinée des hommes ne s’arrête pas aux rivages de l’histoire. [La légitimité] est à tous ceux qui la souhaitent servir, et elle exprime, mieux sans doute que « monarchie », l’essence de l’institution royale, respectueuse de la transcendance, entée sur le passé, ouverte sur les finalités du bien commun, et respectueuse de l’ordre naturel. » [La Rédaction]

Introduction de viveleroy

Article de Guy Augé paru en janvier 1975 dans la revue La Légitimité N°2.
AVERTISSEMENT : les titres notés [VLR] ont été ajoutés par la rédaction de viveleroy pour faciliter la lecture en ligne.


La légitimité ou le mystère politique

Naguère appropriation des seuls royalistes, la légitimité a récemment resurgi dans le vocabulaire de la science politique. On est passé du légitimisme, doctrine historique répudiée, à la légitimité, concept « scientifique » relativisé. En vérité, nous touchons par là au tréfonds du mystère politique, qui est celui des sources du pouvoir, du droit de commander et du devoir d’obéir. Nous n’aurons pas la présomption de vouloir épuiser en quelques lignes un si vaste et si délicat sujet ; tâchons seulement, en guise d’introduction à une démarche qu’il y aura lieu de poursuivre, de cerner le concept de légitimité, puis de dégager ce qu’il implique d’essentiel à nos yeux.

Les avatars du concept de légitimité

Si l’idée de légitimité est ancienne, le terme est assez récent. Le dictionnaire Robert signale 1694 comme année de réception à l’Académie française, alors que « légitimiste » et « légitimisme » datent d’environ 1830. Mais la notion a passablement varié depuis deux siècles, glissant du droit à la politique, et de la politique à la sociologie.

La légitimité en droit

Étymologiquement, la légitimité exprime une référence, un rapport à la loi, à l’« intimité » de la loi (peut-être faut-il déjà y entrevoir une invite à distinguer l’esprit de la lettre ? ). Malgré tout, elle ne se démarque pas bien, originellement, de la légalité, elle en tient lieu.
— C’est ainsi que la « légitime » de notre ancien droit était cette portion de biens réservée par la loi à certains héritiers sur la part héréditaire qu’ils auraient eu en entier si le défunt, n’en avait pas disposé autrement ;
— le « mariage légitime » est celui qui est conforme à la loi, et l’on parle de légitimité pour désigner le statut des enfants issus d’une telle union.
— De même, et par extension, la légitimité a signifié le statut de la Couronne, les règles coutumières ; relatives, en France, à sa dévolution, — la théorie statutaire, comme on l’appelait volontiers.
Seulement, le mot « loi » est ambigu : il peut viser la loi-civile positive, ou encore la coutume, la loi naturelle, la loi divine. Dès lors, on comprend mieux qu’une séparation se soit opérée entre légalité et légitimité,
— la première étant ordinairement rattachée à la loi au sens le plus étroit et le plus juridique, tandis que
— la seconde va, par delà cette loi positive, jusqu’à l’esprit d’équité.

La légitimité en politique

On sait comment Talleyrand, au Congrès de Vienne, fit habilement usage de ce thème afin de limiter les dégâts de l’aventure napoléonienne :

Avec la Maison de Bourbon, s’exclamait-il, la France cesse d’être gigantesque… pour redevenir grande.

Le « bouclier de la légitimité  » effectuait ainsi son entrée dans le vocabulaire proprement politique.
Après 1830, les fidèles de la branche aînée des Bourbons placèrent leur cause sous cette enseigne. Ce qui n’alla pas, d’ailleurs, sans quelques contestations :
Louis-Philippe et ses juristes, sensibles au prestige de l’expression dans un milieu monarchiste, en même temps que conscients de leur usurpation, excipèrent d’une « quasi-légitimité », tandis que
bonapartistes et démocrates, plus ou moins rousseauistes, suggéraient une nouvelle légitimité.
La IIIe République, pour sa part, a toujours regardé avec suspicion un terme qu’elle tenait pour incurablement contaminé de réaction : elle estimait, avec le positivisme juridique ambiant, que la « légalité républicaine » lui suffisait amplement. Dans un cadre démocratique, où la loi est réputée expression de la volonté populaire souveraine, toute raison d’en appeler à un principe supérieur tombe. Plus encore, l’opposition légalité-légitimité revêtait l’allure d’une dangereuse hérésie aux relents cléricaux, dont les vrais républicains n’avaient que faire.
— De leur coté, la plupart des royalistes eux-mêmes ne songeaient guère à relever l’étendard de la légitimité, puisqu’ils se faisaient gloire, du côté de l’Action française notamment, d’avoir enfin éteint la vieille querelle née en 1830.
Pourtant, les événements plus encore que les hommes ont contribué, selon le mot de Pierre Boutang, à « réveiller cette belle morte ».
— Ce fut d’abord le drame de 1940, puis
— celui de l’Algérie française, qui firent éprouver d’une façon « existentielle » la distinction, et souvent le divorce, entre légitimité et légalité. Charles de Gaulle et Michel Debré en particulier (et aussi Jean-Marie Bastien-Thiry les attaquant au cœur) n’ont pas hésité à invoquer la légitimité.
— Chez les royalistes, les querelles intestines au monde orléanistes, la condamnation de l’AF par Rome et par le Comte de Paris1, firent réfléchir quelques esprits sur les prétentions dynastiques du petit-fils de Louis-Philippe. « Sauvons l’héritage contre l’héritier », se laissera même aller jusqu’à dire Maurras.
Du coup, le petit noyau des irréductibles, ces « légitimistes de l’uchronie » comme on a pu les appeler, retrouvaient une raison d’être. Le procès sommaire, mené dédaigneusement contre eux sans appel, n’était-il pas à reprendre ?

La légitimité en sociologie

Ajoutons qu’entre temps, les sociologues avaient redécouvert le mot et la chose, sauf à en transformer l’acception dans un sens très relativiste.
LA CONCEPTION WEBERIENNE DE LA LÉGITIMITÉ
Ainsi Max Weber, célèbre doctrinaire allemand du début de ce siècle (l’un des inspirateurs de la constitution de Weimar) mit-il au point, dans le cadre de sa sociologie compréhensive d’inspiration néo-kantienne, la théorie des « types idéaux » où la légitimité trouvait place. Par sa méthode, Weber dégageait trois formes pures de légitimité :
— la légitimité traditionnelle,
— la légitimité rationnelle et
— la légitimité charismatique.
Louis XIV, le système parlementaire et Napoléon en seraient des incarnations respectives (plus ou moins approximatives, il est vrai, puisque les « types idéaux » n’existent jamais dans leur perfection rationnelle). Cette conception, identifiant en définitive autorité et légitimité, n’importe quel système de gouvernement devient légitime dès lors qu’il est considéré tel par ceux qui se trouvent sous sa juridiction2.
LA CONCEPTION DE GUGLIELMO FERRERO DE LA LÉGITIMITÉ
L’historien italien Guglielmo Ferrero est venu à son tour préciser la conception d’une légitimité relativisée. Pour lui, la légitimité est une sorte de thérapeutique humaine magique, capable d’exorciser la peur mystérieuse et réciproque qui caractérise toujours les rapports entre gouvernants et gouvernés ; elle est ce « génie invisible de la Cité qui enchaîne l’esprit révolutionnaire »3.
Contre Maurras, qu’il réfute nommément, Ferrero refuse d’identifier légitimité avec efficacité, ce qui serait confondre, explique-t-il, une constante et une variable. La légitimité ne doit pas être vérifiée par son utilité et son efficacité (comment en pourrait-on juger hic et nunc ? ), mais par la conformité des gouvernants à un principe accepté par ceux qui obéissent. C’est ce respect du principe qui, seul, fonde le droit au commandement, et qui est objectivement appréciable.
Du coup, la légitimité n’est pas le privilège d’un seul type de régime, elle n’est pas, non plus, immuable et éternelle : servant à mesurer une manière d’être des gouvernements, elle peut, selon les moments, apparaître plénière, partielle ou nulle ; alors que le pouvoir monarchique ou démocratique n’importe, vient toujours d’en haut, elle procède d’en bas, de la culture du groupe auquel elle s’applique.
Les principes de légitimité grandissent, vieillissent, meurent, le plus souvent se heurtent et se concurrencent, — l’histoire étant largement faite de leurs luttes. Concrètement (et de façon probablement un peu confuse), Ferrero identifiait deux couples de principes de légitimité : électif et démocratique d’une part, héréditaire et aristo-monarchique d’autre part,
— les premiers termes se rattachant à la méthode de légitimation (l’élection ou l’hérédité),
— les seconds concernant le titulaire du pouvoir (démocratie ou aristo-monarchie).
Quoiqu’il en soit, la légitimité, en justifiant le droit de commander des uns et le devoir d’obéissance des autres, autorise le pouvoir sans la peur et apparaît comme le « génie » (en soi irrationnel) d’une certaine harmonie politique, faisant obstacle aux révolutions, ces résurgences de la force nue et de la peur ancestrale.

De l’acception traditionnelle de la légitimité

On reparle donc de la légitimité ; mieux, on l’étudie4. Et pourtant, si cette notion a bel et bien été restaurée, elle reste généralement à définir. Même auprès des royalistes, même parmi les « légitimistes », qui pourrait affirmer qu’elle fasse l’unanimité, qu’elle connote un contenu univoque ? L’approche, nous semble-t-il, peut s’effectuer à trois niveaux différents ;
— historique,
— juridique et
— politique.

Approche historique de la légitimité

Dans la famille spirituelle à laquelle nous appartenons, la légitimité évoque beaucoup de souvenirs et de nobles passions5.
Historiquement, elle exprime notre fidélité à la branche aînée des Bourbons contre l’usurpation orléaniste dans la querelle qui opposa, au siècle dernier, Charles X et Henri V à Louis-Philippe et au Comte de Paris. Nous croyons en effet que cette querelle fut profonde, et qu’au-delà des rivalités de personnes ou de clans, elle exprimait déjà deux conceptions très divergentes de la royauté, deux visions du monde antithétiques.
Ce qui n’est pas à dire que nous devrions continuer d’épouser aujourd’hui, aveuglément, toutes les passions, toutes les rancœurs et toutes les options des légitimistes de naguère, qui furent (beaucoup plus qu’on ne l’a cru parfois) des hommes de leur temps, avec des contradictions, des faiblesses, des insuffisances et beaucoup d’échecs. Simplement, nous pensons que, sur l’essentiel, ils voyaient plus juste, moins médiocrement, que leurs adversaires, et qu’ils nous ont légué un héritage intellectuel irradié par un amour de la vérité et une piété traditionaliste où il reste à puiser. La légitimité est d’abord une tradition historique, et ceux qui se réclament du bénéfice de la continuité royale se doivent de l’assumer.

Approche juridique de la légitimité

Juridiquement, et en son sens le plus strict, la légitimité formule une interprétation objective du droit royal français. Sans majorer à l’excès cet aspect, nous n’aurons garde d’oublier qu’il mène à l’incarnation humaine de la doctrine, et qu’il est solidement fondé. La légitimité applique au problème du pouvoir les lois fondamentales de la Royauté française, sans rancune inutile, mais sans concession à l’esprit révolutionnaire ou opportuniste, avec assurance et fermeté.
Rappelons à cet égard, avec tous nos anciens légistes, avec la quasi totalité des historiens du droit contemporain, et (malheureusement) à l’encontre de la majorité des royalistes de ce pays depuis 1830, que les renonciations d’Utrecht sont nulles, qu’il n’existe pas une loi de nationalité mais une loi de sanguinité capétienne pour désigner le successeur de nos rois, et qu’à l’heure actuelle (sous réserve de principe, si l’on veut, d’une hypothétique preuve décisive quant à la descendance de Louis XVII), le dépositaire de la légitimité monarchique traditionnelle est Mgr le Duc d’Anjou et de Ségovie, chef de la Maison capétienne, et après lui son fils aîné, Mgr le Duc de Bourbon et de Cadix. La légitimité est l’application du droit royal français tel qu’il est défini dans la théorie statutaire et les lois fondamentales du Royaume.

Approche politique de la légitimité

Politiquement, enfin,
— la légitimité n’est pas simplement une controverse dynastique ;
— elle ne se réduit pas à souhaiter le remplacement d’un chef de l’État élu par un monarque héréditaire ;
— elle n’est pas une aspiration vague à n’importe quelle monarchie, libérale ou « poignarde » ;
— elle se réclame d’une philosophie politique qui n’apporte point de solutions idéales toutes faites, mais propose la recherche réaliste de l’ordre naturel des choses.

Il y a des rois en Europe, écrivait pertinemment Bonald, mais il n’y a plus de royauté depuis que la souveraineté du peuple a été avouée par les souverains eux-mêmes, et ce ne sont pas les rois, c’est la Royauté qui nous sauverait6.

La légitimité est précisément une méditation sur la Royauté. Car que serait, que pourrait faire le roi légitime dans un pays subverti jusqu’à la mœlle, révolutionnaire et révolutionné ? … C’est bien, du reste, parce que la tâche de restructuration des nécessaires communautés naturelles est longue et délicates, que les difficultés surgies sur la personne du Prince légitime (cette acception étroite de la légitimité) sont finalement, et pour l’heure, assez secondaires. Nous ne les esquivons pas ; mais rien n’interdit d’espérer qu’à l’instant décisif elles soient facilement solubles. En tout cas, il n’y a pas là prétexte suffisant pour se dérober à l’ample travail qui attend, dès à présent, les contre-révolutionnaires. L’entente sur l’essence même de la légitimité importe davantage, car là est la clef du problème politique, et pas seulement du problème monarchique.
Les recherches contemporaines sur la notion de légitimité sont à peu près toutes relativistes. Le 21 janvier 1793 marque, à cet égard, une grande fracture, et c’est bien pourquoi la mémoire d’un événement sur lequel il serait possible d’ironiser facilement, mérite d’être gardée. Par delà le royalisme des cimetières que sa commémoration évoque, il reste cette désacralisation macabre mais rituelle de la politique dans l’histoire de France, cette répudiation consciente, sanglante et profanatrice du droit divin en la personne de celui qui était l’oint du Seigneur.
S’il est vrai, comme le pense Ferrero, que la légitimité fait « le fond invisible de l’histoire », il n’existe guère que trois situations concevables à son égard :
— ou bien prévaut une légitimité traditionnelle,
— ou bien une légitimité révolutionnaire,
— où bien une vacance de légitimité (dans laquelle la « quasi-légitimité » peut éventuellement servir de transition devant le choc des légalités).
LA LÉGITIMITÉ TRADITIONNELLE
La légitimité traditionnelle est celle qui, scrutant l’ordre naturel, sait reconnaître sa relation au sacré et au divin, parce que la destinée des hommes ne s’arrête pas aux rivages de l’histoire.
LA LÉGITIMITÉ RÉVOLUTIONNAIRE
La légitimité révolutionnaire n’est pas moins sacrale que sa rivale ; mais, au lieu de s’ordonner au droit divin, elle sacrifie au sacré « démonique », elle se trompe d’absolu et elle absolutise le relatif. Le rituel révolutionnaire n’abolit point le sacré, elle le transfert et le déplace : Jules Monnerot l’a souligné à bon droit7, et des religions séculières telles que le marxisme ou le nazisme illustrent ce phénomène de façon exemplaire. Seul le libéralisme, rationaliste et sceptique, répudie toute forme de sacré au nom de la séparation de la politique et du sacré ; il croit pouvoir tout relativiser, et se satisfaire de l’utilitarisme, ce qui mène au règne de Machiavel. En réalité, il laisse le champ libre aux phases ultérieures du processus révolutionnaire dont il est une première étape, et reste désarmé devant les nouvelles légitimité qui ressortissent au sacré démonique.
LE COMPROMIS DE LA QUASI-LÉGITIMITÉ
Le compromis de la quasi-légitimité, que l’orléanisme a incarné dans un moment de notre histoire, et qu’il a encore vocation à proposer, n’est pas convaincant, même s’il n’est pas nécessairement ignoble ou vulgaire comme des excès polémiques ont pu le faire dire. Il n’est qu’une transition que l’on abandonne sans regret une fois son rôle épuisé ; en soi, il n’offre aucune solution. Et, de surcroît, son rôle circonstanciel est aujourd’hui achevé.

Conclusion

Le sacré existe objectivement, mais il est ambigu. L’âme française est actuellement sollicitée par tous les despotismes des religions séculières et par le vide du scepticisme. Il importe de lui rappeler qu’en face des légitimités révolutionnaires, inhumaines et démoniques, la légitimité traditionnelle seule s’ouvre à la lumière du salut. Cette légitimité n’appartient à personne en propre, pas même aux princes qui peuvent la trahir. Mais elle est à tous ceux qui la souhaitent servir, et elle exprime, mieux sans doute que « monarchie », l’essence de l’institution royale, respectueuse de la transcendance, entée sur le passé, ouverte sur les finalités du bien commun, et respectueuse de l’ordre naturel.

  1. La condamnation romaine a été levée par Pie XII, mais jamais celle du comte de Paris !
  2. Les études de Max Weber ne sont que très incomplètement traduites en français. Sur le point qui nous intéresse ici, voir les exposés de Natalio Botana, La légitimité, problème politique, Buenos-Aires, 1968 (qui est, en fait, une thèse de l’Université de Louvain), et de Julien Freund, Sociologie de Max Weber, Paris, 1966.
  3. Cf. G.Ferrero, Pouvoir, les génies invisibles de la Cité, Paris, 1945, p. 22. Ce livre, fort intéressant, synthétise de nombreuses études de l’auteur sur ce problème.
  4. Outre les titres précités, on pourra consulter L’idée de Légitimité, « Annales de philosophie politique », Paris, 1967, n°7, les développements du professeur Georges Burdeau dans son Traité de science politique (récemment réédité), des études de René Gillouin (Aristarchie, Genève, 1946), de Louis Salleron (Le fondement du pouvoir dans l’entreprise, Paris, 1965), de Pierre Boutang (qui suivit avec attention le réveil du terme chez les gaullistes dans sa Nation française), etc. Nous mettrons plus particulièrement en exergue, un excellent article de Pierre Debray paru dans l’Ordre français d’avril 1964, qui rattache ses réflexions sur la légitimité et la légalité à la distinction grecque entre thesmoi (lois fondamentales de la Cité d’inspiration divine) et logoi (décrets humains).
  5. Il convient de noter que ce titre de Légitimité, que nous relevons, et qu’un Blanc de Saint-Bonnet affectionnait, n’a jamais servi dans la presse du parti légitimiste à notre connaissance. Seuls les partisans naundorffistes de la survivance de Louis XVII l’ont utilisé pour une publication qui connut une longue carrière depuis 1883. Il vaudrait la peine d’étudier cette revue, car l’histoire du survivantisme, authentique souci légitimiste en dépit des maladresses et des ridicules qui le diminuèrent, n’a guère été mieux loti que la cause dite des « Blancs d’Espagne » ! (Profitons de la circonstance pour noter que le chef des Bourbons-Naundorff, Louis, titré Duc de Normandie par ses fidèles, vient de décéder en Hollande, à l’âge de 66 ans, le 8 janvier 1975. Il était l’arrière-petit-fils de celui qui est enterré à Delft sous le nom de Louis XVII.
  6. Cf. En marge de la Sainte-Alliance, Lettre de Bonald au comte de Senft, publiées par Jean-RenéDerré, Paris, Les Belles Lettres, 1967, p.39.
  7. Voir Jules Monnerot, Sociologie du communisme, 2e édition, Paris, Gallimard, 1963, p.279, 370 et suiv.
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